Un grimoire acheté, un palimpseste révélé, des recherches engagées: l'épopée des textes du génial savant grec.
New York, 28 octobre 1998. Dans la célèbre salle des ventes de Christie's, un vieux grimoire écorné, moisi, à moitié brûlé, vient d'être adjugé pour 2,2 millions de dollars. Une somme faramineuse pour ce qui se présente comme un banal livre de prières d'un prêtre orthodoxe. Le gouvernement grec et le patriarche orthodoxe de Jérusalem le revendiquaient, mais c'est un richissime collectionneur anonyme - encore aujourd'hui - qui l'a emporté. Car, en réalité, il s'agit d'un palimpseste extraordinaire. Un parchemin ancien gratté, frotté au jus de citron par un moine de la Renaissance byzantine, pour y inscrire ses méditations. Qui remplaçaient des textes introuvables du premier des mathématiciens, le Grec Archimède.
La fortune sourit aux audacieux. William Noël, jeune conservateur des manuscrits du musée Walters, à Baltimore, se met en tête d'exposer le palimpseste. Accompagné d'un film racontant son histoire. Sa démarche plaît au nouveau propriétaire qui lui apporte le trésor et s'engage alors à financer les recherches pour retrouver les notes d'Archimède sous les rituels du religieux. Avec l'aide de Reviel Netz, spécialiste des sciences anciennes de l'université de Stanford, le trio consulte tout ce que l'Amérique compte comme experts capables de décrypter un texte effacé. Mieux que le Da Vinci Code! Tour à tour, la Nasa, la CIA, les meilleurs techniciens de l'informatique, de l'imagerie numérique, des rayons X ou ultraviolets et des accélérateurs de particules sont appelés au chevet du parchemin. Et voilà qu'on découvre trois textes disparus d'Archimède. Dont l'un, totalement inconnu, qui prouve que le Grec génial avait une idée des nombres infinis. De quoi relancer toute l'histoire des sciences.
Mais le livre raconte aussi l'épopée inouïe de ce grimoire, qui, de Byzance à Jérusalem, d'Athènes à New York, en passant par Paris, a failli mille fois disparaître. On suit, la gorge serrée, la série de miracles qui l'a conduit jusqu'à nous. Pour la plus grande gloire du premier grand scientifique de la planète.

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