Le blog-notes mathématique du coyote

 

Extra

Editorial

Ce blog a pour sujet les mathématiques et leur enseignement au Lycée. Son but est triple.
Premièrement, ce blog est pour moi une manière idéale de classer les informations que je glâne au cours de mes voyages en Cybérie.
Deuxièmement, ces billets me semblent bien adaptés à la génération zapping de nos élèves. Ces textes courts et ces vidéos, privilégiant le côté ludique des maths, pourront, je l'espère, les intéresser et leur donner l'envie d'en savoir plus.
Enfin, c'est un bon moyen de communiquer avec des collègues de toute la francophonie.

samedi 22 octobre 2005

Packomania

Vous voulez savoir combien de cercles vous pouvez empiler dans un carré? Demandez au programme de packomania.com!
Le site montre aussi les meilleurs empilements connus de cercles identiques dans le carré unité. Par meilleur empilement, on entend celui où le rayon des cercles est le plus grand.

mardi 18 octobre 2005

Ig Nobel

(Agence Science-Presse, 10/10/2005)

Pendant que les vrais Nobel recevaient une récompense pour des choses aussi fondamentales que les ulcères d'estomac ou la mesure par laser au milliardième de millimètre, des collègues à eux démontraient cette année encore que la science, ça peut aussi faire rire.

Pourtant, plusieurs des recherches qui méritent à leurs créateurs "l'honneur" de recevoir un Ig Nobel étaient, à l'origine, tout ce qu'il y a de sérieux. Suivant leur slogan: de la science qui "d'abord vous fait rire, ensuite vous fait réfléchir".

Ig Nobel de biologie: à l'équipe internationale qui a reniflé et catalogué les "odeurs de sécrétions" émises par 131 espèces de grenouilles stressées.

Ig Nobel de chimie: à deux chercheurs de l'Université du Minnesota qui ont démontré qu'un nageur pouvait avancer aussi vite dans le sirop que dans l'eau.

Ig Nobel de la dynamique des fluides: à l'équipe européenne qui, sous la direction de l'Allemand Victor Benno Meyer-Rochow, a calculé la pression nécessaire à une défécation réussie chez les manchots de l'Antarctique.

Ig Nobel de médecine: à Gregg Miller, du Missouri, qui a inventé des testicules artificiels de remplacement... pour les chiens! Disponibles en trois tailles.

Ig Nobel d'économie: à Gauri Nanda, étudiante au Massachusetts Institute of Technology, qui a inventé un réveil-matin opportuniste. Si on tente d'arrêter la sonnerie, il se déplace... et n'arrête pas de sonner, obligeant le propriétaire excédé à se lever.

Ig Nobel de la paix: à deux chercheurs britanniques qui, dans le but d'étudier la vision des sauterelles, les a emprisonnées dans une cage et les a obligées à regarder Star Wars.

Ig Nobel de littérature: aux auteurs de la désormais célèbre "lettre du Nigéria", cette prose qui, sous de multiples formes, envahit les boîtes de courriels depuis des années, promettant une fortune à celui ou celle qui tombera dans le panneau et enverra de l'argent. "Ces entrepreneurs de l'Internet", écrit le jury, ont permis à des millions de lecteurs "de découvrir une riche palette de personnages".

Ig Nobel de physique: à John Mainstone, de l'Université du Queensland (Australie), qui a, avec beaucoup de patience, démontré qu'un dérivé presque solide du goudron peut effectivement se comporter comme un liquide, puisqu'il forme une goutte... tous les neuf ans! Mainstone a poursuivi une expérience entamée par le défunt Thomas Parnell en... 1927!

Comme quoi les scientifiques ont le sens de l'humour, ces "Nobel pour rire" –c'était la 15e édition– sont depuis plusieurs années remis à l'Université Harvard, et plusieurs des "gagnants", dont John Mainstone venu spécialement d'Australie, étaient sur place pour recevoir leur prix. Avec le sourire.

Pour en savoir plus : The Ig Nobel Home Page

mardi 11 octobre 2005

Googol - google

Edward Kasner, mathématicien américain (1878-1955), sèchait sur un petit problème un jour de 1938. Pour une démonstration, il a imaginé un chiffre qui soit inimaginablement grand mais tout de même inférieur à l'infini. Il a pensé, arbitrairement, à 10 puissance 100.
Restait à baptiser cette entité. Trillion, quintillion, méga, giga, tous ces mots étaient déjà pris et puis il s'agissait d'un nombre beaucoup plus grand. 1 suivi de cent zéros, c'est plus qu'il n'y a de particules dans tout l'univers (10 puissance 80). Comment nommer ce monstre ? Kasner se tourna vers son neveu, de passage à la maison. Il lui demanda quel nom il donnerait à un chiffre suivi de cent zéros. Le petit Milton Sirotta, 9 ans répondit d'un mot de gosse : «Un googol!». Mot que Kasner reporta fidèlement dans son traité : Mathematics and the imagination, et que reprirent, en 1998, Larry Page et Sergei Brin, quand ils créèrent Google dans leur garage californien.
Google jongle aujourd'hui avec d'autres chiffres astronomiques : 200 millions de recherches par jour, en 97 langues, un chiffre d'affaires de 1700 millions de dollars en 2004. Et une entrée en Bourse, le 29 avril 2004, qui mit 3 milliards de dollars dans la poche de Page et Brin. 3 milliards chacun. De quoi éveiller l'attention de personnes à la recherche de procédures susceptibles de rapporter de l'argent facile.
C'est le cas de Peri Fleisher, spécialiste des compensations dans une société de la Silicon Valley, et petite nièce d'Edward Kasner. Elle n'avait que 4 ans lors du décès de son grand-oncle ! Profitant d'une communauté de nom et phonétique entre les expressions googol et Google, Peri Fleisher a déposé une plainte contre le moteur de recherche au nom des ayant-droits d'Edward Kasner. Elle aurait écrit à Google qui n'aurait pas daigné répondre.

vendredi 7 octobre 2005

Le logiciel qui vous prédit l'issue d'une guerre

"Un logiciel peut-il réellement être capable de prédire l'issue d'un conflit armé comme un logiciel de météorologie prédit le temps ?" s'interroge The Economist. L'hebdomadaire rapporte l'histoire d'un colonel à la retraite qui a annoncé en décembre 1990, trente-cinq jours avant le début de la guerre du Golfe, un bilan de l'opération Tempête du désert qui se préparait. Or cet homme, un historien militaire nommé Trevor Dupuy, s'est révélé meilleur prévisionniste de guerre que le Pentagone lui-même. "Son arme secrète était un logiciel appelé Tactical Numerical Deterministic Model ou TNDM, conçu par le Dupuy Institute, un think tank militaire original basé près de Washington. Ce logiciel résulte de la collaboration de programmeurs en informatique, de mathématiciens, d'experts en armement, d'historiens militaires, de généraux à la retraite et de vétérans", précise l'hebdomadaire économique britannique.

La performance du TNDM n'a rien à voir avec le hasard. D'ailleurs, "la Bosnie fut son deuxième grand test", qui réussit à asseoir la réputation de fiabilité du Dupuy Institute. En fait, pour réaliser ses performances, le TNDM dispose d'"une des plus importantes bases de données historiques de combats au monde". En entrant les données les plus diverses et les plus précises, on obtient "un rapport de trois pages contenant des prévisions en pertes de personnel et en équipements, en captures de prisonniers de guerre et en gains et pertes de terrain".

Le TNDM est commercialisé à 93 000 dollars [78 000 euros], un tarif qui comprend "des cours de formation, une année de support technique et une inscription à la newsletter TNDM, mais les mises à jour sont payantes". Reste que, "au lieu d'acheter simplement le TNDM, la plupart des clients demandent directement au Dupuy Institute de réaliser des études qui combinent les prévisions logicielles avec l'analyse humaine". The Economist ajoute que le TNDM n'est pas le seul système de prévision de guerre, mais qu'il est clairement "leader dans son secteur".

Source : Courrier International, 5/10/05