Le blog-notes mathématique du coyote

 

Extra

Editorial

Ce blog a pour sujet les mathématiques et leur enseignement au Lycée. Son but est triple.
Premièrement, ce blog est pour moi une manière idéale de classer les informations que je glâne au cours de mes voyages en Cybérie.
Deuxièmement, ces billets me semblent bien adaptés à la génération zapping de nos élèves. Ces textes courts et ces vidéos, privilégiant le côté ludique des maths, pourront, je l'espère, les intéresser et leur donner l'envie d'en savoir plus.
Enfin, c'est un bon moyen de communiquer avec des collègues de toute la francophonie.

dimanche 6 septembre 2020

Filles, maths et informatique : une équation lumineuse

Les associations Animath et femmes & mathématiques s’allient pour encourager les jeunes filles à suivre un cursus scientifique, en particulier en mathématiques et en informatique.


Pour en savoir plus : filles-et-maths.fr

samedi 16 novembre 2019

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

L’arrivée des chiffres arabes et de l’algèbre en Europe
Attention au syndrome de rétroviseur !

Conférenciers : Profs. J. Gavin et A. Schärlig (Collège Voltaire Ge et Unil)


Vendredi 22 novembre 2019 à 14h15
Aula Unimail, F-100 (sous-sol)
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Lorsqu'on étudie l’histoire des mathématiques, et notamment celle du calcul, il est difficile de ne pas glisser un peu de notre présent dans le passé. C’est pourquoi il faut se méfier de ce « syndrome du rétroviseur ! » On le verra à propos de l’arrivée des chiffres arabes et de l’algèbre dans nos contrées : leur histoire recèle bien des surprises !

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

samedi 12 octobre 2019

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

Le paradoxe des anniversaires et l’EURO FOOT d’après Blogdemaths

Conférencier : Paul Jolissaint (Université de Neuchâtel, prof. titulaire)


Vendredi 18 octobre à 14h15
Aula Unimail, F-100 (sous-sol)
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Le paradoxe des anniversaires n’est pas un paradoxe au sens strict du terme : il affirme que la probabilité que deux personnes parmi une vingtaine aient leur anniversaire le même jour est étonnamment élevée. Nous allons en rappeler précisément l’énoncé, puis nous le testerons sur les équipes de l’Eurofoot 2016.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

lundi 13 mai 2019

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

Portraits linguistiques des présidents français de 1958 à 2018

Conférencier : D. Labbé (PACTE – Univ. Grenoble)


Vendredi 17 mai 2019 à 14h15
Auditoire B 013
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Depuis 1958, huit présidents se sont succédé à la tête de la République française. Notre équipe a rassemblé toutes leurs interventions disponibles, soit plus de 9 000 textes (et 18 millions de mots). La statistique appliquée au langage et l'informatique ont permis de dépouiller cette énorme masse, d'en dégager les principales caractéristiques, de caractériser les thèmes favoris de chaque président et son style propre. Au-delà de ces singularités, elle révèle un mode de communication présidentielle qui perdure depuis 60 ans.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

dimanche 12 mai 2019

Kahoot! achète DragonBox

OSLO, Norvège, 10 mai 2019 /CNW/ - Kahoot!, la plateforme d'apprentissage mondiale, a annoncé aujourd'hui avoir acquis DragonBox, le studio d'apprentissage primé, orienté par le jeu, et fabricant de la célèbre famille d'applications de mathématiques DragonBox. Cette acquisition unit deux communautés éducatives représentées les applications mathématiques captivantes de DragonBox et les utilisateurs de Kahoot! chiffrés à des centaines de millions dans le monde entier.

Lire l'article sur CVision

lundi 8 avril 2019

Un mathématicien britannique résout un problème mathématique formulé il y a 64 ans

Pendant 64 ans, depuis 1955, un problème mathématique — relativement simple d’apparence — a retenu l’attention des mathématiciens : comment le nombre 33 peut-il être obtenu en additionnant trois nombres élevés au cube ? Un mathématicien britannique a récemment enfin résolu cette énigme à l’aide d’un algorithme informatique.
Bien que cela puisse sembler simple à première vue, cette question fait partie d’une énigme persistante de la théorie des nombres qui remonte au moins à 1955, et a peut-être été évoquée par les penseurs grecs dès le IIIème siècle. L’équation sous-jacente à résoudre ressemble à ceci :

x3 + y3 + z3 = k

Ceci est un exemple d’équation diophantienne, du nom du mathématicien Diophantus d’Alexandrie, qui a proposé une chaîne d’équations similaires avec plusieurs variables inconnues il y a environ 1800 ans.
Si vous voulez jouer en même temps, choisissez n’importe quel nombre entier compris entre 1 et l’infini — c’est votre valeur k. Maintenant, le défi consiste à trouver les valeurs pour x, y et z qui, lorsqu’elles sont cubées et sommées, sont égales à k. Les nombres mystères peuvent être positifs ou négatifs, et aussi grands ou petits que vous le souhaitez.
Par exemple, si vous avez choisi le nombre 8 comme valeur k, une solution à l’équation est la suivante : 23 + 13 + (-1)3 = 8.
Les mathématiciens ont essayé de trouver autant de valeurs valides que possible pour k depuis les années 1950, et ont découvert que quelques nombres ne fonctionneraient jamais. Tout nombre avec un reste de 4 ou 5 lorsqu’il est divisé par 9, par exemple, ne peut avoir de solution diophantienne. Cela exclut 22 nombres inférieurs à 100. Sur les 78 nombres restants qui devraient trouver des solutions, deux ont bloqué les chercheurs pendant des années : 33 et 42.
Andrew Booker, professeur de mathématiques à l’Université de Bristol, a récemment rayé de la liste l’un de ces nombres. Booker a en effet créé un algorithme informatique pour rechercher des solutions à x3 + y3 + z3 = k, en utilisant des valeurs allant jusqu’à la 1016ème puissance. Booker était à la recherche de nouvelles solutions pour tous les nombres valides inférieurs à 100. Il ne s’attendait pas à trouver la toute première solution pour 33 — mais, quelques semaines plus tard, une réponse était trouvée.

Source: Thomas Boisson, Trust my science

lundi 25 mars 2019

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

Bitcoin et cryptomonnaie

Conférencier : Dr E. Benoist (BFH-TI et Unil)


Vendredi 29 mars 2019 à 14h15
Auditoire F 100
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Les cryptomonnaies, parmi lesquelles la plus célèbre est le Bitcoin, défraient la chronique depuis deux ou trois ans. Elles pourraient prendre une place de plus en plus grande dans notre vie. Ces monnaies ne dépendent pas d'un état, mais d'un algorithme. La confiance dans Bitcoin vient d'une confiance dans des calculs mathématiques. Nous présenterons les bases de Bitcoin. Ces bases sont informatiques et mathématiques, puisque la confiance est obtenue grâce à des calculs complexes. Nous ferons aussi un survol de quelques cryptomonnaies ayant des fonctionnements un peu ou totalement différents.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

vendredi 22 mars 2019

Karen Uhlenbeck, première femme lauréate du prix Abel de mathématiques

La mathématicienne américaine Karen Uhlenbeck, née Keskulla, est la première femme à recevoir l’une des récompenses les plus prestigieuses de sa discipline, le prix Abel. Cette distinction est accordée pour l’ensemble d’une carrière, tous les ans depuis 2003 par un jury de l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Elle est dotée de 6 millions de couronnes norvégiennes (environ 620 000 euros).

Lire l'article de David Larousserie dans lemonde.fr

jeudi 14 mars 2019

Ludesco: Les mathématiques du Loup-Garou

Le jeu des Loups-Garous, comme bien d’autres jeux, soulève de nombreuses questions sur les systèmes de votes.
Lors de cette conférence, Lê Nguyên Hoang, Docteur en mathématiques à l’EPFL, spécialisé en théorie des jeux et auteur de la chaîne YouTube de vulgarisation scientifique Science4All, amènera quelques réponses ! Il parlera en particulier des manières de gérer l’information incomplète et effectuer de “bons” scrutins pour agréger les votes des différents villageois. Cette conférence est organisée en partenariat avec l’Université de Neuchâtel.

Voir le programme.

vendredi 4 janvier 2019

Nouveau plus grand nombre premier connu

Le projet GIMPS (Great Internet Mersenne Prime Search, recherche de nombres premiers de Mersenne sur Internet) a annoncé le 21 décembre 2018 la découverte du 51ème nombre de Mersenne.
Les nombres de Mersenne sont les nombres premiers de la forme 2n−1, où n est un entier qui est nécessairement premier.
La découverte porte sur 282589933−1, un nombre à 24'862'048 chiffres que l’on peut télécharger ici, soit un million et demi de plus que le plus grand nombre premier connu jusque-là, découvert il y a un an environ.

Pour en savoir plus : le site du projet Mersenne et Plus magazine

mardi 13 novembre 2018

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

Juger les juges: évaluer la performance des juges sportifs internationaux

Conférencier : H. Mercier (Université de Neuchâtel)


Vendredi 16 novembre 2018 à 14h15
Unimail, Auditoire Louis-Guillaume, ALG, F 200
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Juger une performance sportive comme une routine de gymnastique est un processus bruité, et la performance des juges varie grandement. En collaboration avec la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) et Longines, nous avons mis au point un engin statistique pour analyser la performance des juges de gymnastique pendant et après les compétitions internationales comme les championnats du monde et les Jeux Olympiques. Cet engin a trois objectifs: (1) procurer des informations constructives aux juges, comités exécutifs et fédérations nationales; (2) assigner les meilleurs juges aux compétitions les plus importantes; (3) détecter les biais et la tricherie. En utilisant des données de compétitions internationales du cycle olympique 2013-2016, je montrerai que la performance d’un juge international de gymnastique peut être modélisée très précisément par des variables aléatoires hétéroscédastiques. Je décrirai les outils statistiques que nous avons développés pour évaluer la précision des juges et détecter leurs biais et leurs marques aberrantes. Je montrerai pourquoi les techniques basées sur le rang des athlètes ne donnent pas les résultats espérés, et présenterai les autres observations et découvertes surprenantes que nous avons faites et qui ont mené à des changements réglementaires à la FIG. Finalement, je montrerai que les techniques s’appliquent à tous les sports où un jury doit évaluer une performance sportive sur une échelle finie, à l’exception du dressage, ou des problèmes systématiques font que les juges ne s’entendent pas sur ce qui constitue une bonne performance.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

mercredi 17 octobre 2018

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec l'inégalité isopérimétrique ?

Conférencier : Prof A. Girouard (Université Laval)


Vendredi 19 octobre 2018 à 14h15
Auditoire Louis-Guillaume, ALG, F 200
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Parmi toutes les figures planes de même périmètre, quelle est celle dont l’aire est la plus grande? La légende veut que la princesse Elisha, ayant débarqué sur les côtes de l’actuelle Tunisie autour de 814 av. J.-C., ait obtenu autant de terre qu’elle pourrait en délimiter à l’aide de la peau d’un bœuf. Elisha découpa donc la peau en une fine lanière, la plus longue possible, et forma avec celle-ci un demi-cercle s’appuyant sur la rive, rectiligne à cet endroit. Elle fonda ainsi la ville de Carthage, dont elle devint la première reine. La princesse Elisha venait de découvrir la solution du problème isopérimétrique classique : c’est le cercle qui a l’aire la plus grande parmi les figures planes de périmètre donné. L’influence du problème isopérimétrique sur le développement des mathématiques est immense, mais malgré tous les efforts déployés, il a fallu attendre la fin du 19ème siècle pour qu’une preuve satisfaisante émerge. Dans cet exposé, nous tenterons de comprendre pourquoi.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

mardi 13 mars 2018

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

« La Regula Falsi »
Ou comment on a posé le faux pour connaître le vrai, des pharaons aux temps modernes
Conférenciers : Profs. J. Gavin (Collège Voltaire Ge) et A. Schärlig (Unil)

Mercredi 21 mars 2018 à 16h15
Auditoire Louis-Guillaume, ALG, F 200
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Choisir une réponse, très probablement fausse ; faire la preuve, et regarder de combien est l'erreur; comparer avec le résultat espéré; puis appliquer un raisonnement de proportionnalité, qui donne la solution juste ! C’est la Regula falsi, appelée aussi méthode de la fausse position. Elle a permis pendant des millénaires de se passer de l’algèbre.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

lundi 12 mars 2018

Semaine des mathématiques

En France, l'éducation nationale organise la Semaine des mathématiques 2018. A cette occasion, Libération propose toute la semaine des énigmes ou des casse-tête mathématiques extraits du livre d’Alex Bellos Le Cercle des problèmes incongrus.

mercredi 24 janvier 2018

Un nouveau très grand nombre premier vient d’être découvert

Le 26 décembre 2017, J. Pace, G. Woltman, S. Kurowski, A. Blosser, et leurs co-auteurs ont annoncé la découverte d’un nouveau nombre premier : 2⁷⁷²³²⁹¹⁷-1. Faisons donc une petite incursion dans le monde des chercheurs de nombres premiers pour voir comment ce résultat a été obtenu, et aussi, à quoi ça sert.

Lire l'article dans The Conversation

vendredi 5 janvier 2018

Nouveau plus grand nombre premier connu

Les mathématiciens célèbrent la nouvelle année avec une découverte : le plus grand nombre premier connu. Ce premier nouvellement découvert a 23'249'425 chiffres, soit 910'807 chiffres de plus que le nombre premier le plus grand connu jusqu'ici. Selon le GIMPS (Great Internet Mersenne Prime Search), si vous deviez écrire ce nombre à raison de cinq chiffres sur un pouce (2,54 cm) chaque seconde, après 54 jours, vous auriez un nombre qui s'étendrait sur 118 km - presque 5 km plus long que le record précédent.
Le nombre est connu sous le nom de M77232917 et égal à 277'232'917 - 1. Les nombres premiers de cette forme, 2p-1, où p est un nombre premier, sont appelés "nombres de Mersenne", d'après le moine et mathématicien français Marin Mersenne .
C'est un défi de prouver que les grands nombres sont premiers, mais certaines techniques sont disponibles pour tester les nombres de Mersenne. GIMPS utilise ces techniques mathématiques dans un logiciel ingénieux qui divise la tâche en plusieurs petits morceaux, chaque élément fonctionnant en arrière-plan sur les ordinateurs de volontaires, quel que soit le temps de calcul disponible. Ce logiciel, Prime95, est disponible pour tous ceux qui veulent le télécharger et rechercher les nombres de Mersenne... et peut-être découvrir le prochain! C'est Jonathan Pace, de Georgetown, au Tennessee, qui a découvert ce nombre premier le 26 décembre 2017. Pace offre du temps de calcul à GIMPS depuis 14 ans, en partie grâce à son travail en tant qu'administrateur système pour diverses organisations caritatives communautaires.
Le PC qui a trouvé le nouveau premier a pris six jours de calcul intensif pour vérifier que M77232917 était un nombre premier, puis le résultat a été vérifié deux fois sur plusieurs autres machines la semaine suivante. Pace recevra 3000 $ pour sa contribution.
Vous pouvez téléchargez les 23'249'425 chiffres de M77232917 (presque 11 Mo).

Source : +Plus Magazine

jeudi 30 novembre 2017

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

« Cryptanalyse du Code de Vigenère »
Conférencier : Prof. David-Olivier Jaquet-Chiffelle, Uni Lausanne

Mercredi 6 décembre 2017 à 16h15
Auditoire Louis-Guillaume, ALG, F 200
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Le code de Vigenère est un algorithme de chiffrement qui fut considéré historiquement comme incassable. Les Confédérés américains l’ont utilisé pendant la guerre civile dans les années 1860. Aujourd'hui, on sait comment attaquer le Code de Vigenère. Il existe toutefois une exception : lorsque la clé est parfaitement aléatoire et aussi longue que le texte à chiffrer, on obtient le chiffre de Vernam qui, lui, est réellement incassable… D'ailleurs, cette version du Code de Vigenère redevient d’actualité avec l’avènement de la cryptographie quantique.
La cryptanalyse du Code de Vigenère illustre et fait ressortir plusieurs principes fondamentaux de la cryptanalyse qui restent valides en 2017. Différents outils mathématiques seront présentés ; ils relient « invariants » de la langue naturelle, statistique, probabilité et géométrie dans l’espace pour extraire les propriétés de la clé de chiffrement.

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

lundi 13 novembre 2017

Le problème des trois corps possède des centaines de solutions

Par simulation, des chercheurs ont trouvé des centaines de solutions à un problème qui hantait astronomes et mathématiciens depuis Newton : dans quels cas trois corps célestes arrivent-ils à maintenir des orbites stables ?

Lire l'article de Roman Ikonicoff sur Science et Vie.com

samedi 23 septembre 2017

Séminaire Mathématiques et Société

Séminaire Mathématiques et Société

« Le scrutin de Condorcet randomisé »
Conférencier : Dr Lê Nguyên Hoang, EPF Lausanne

Mercredi 27 septembre 2017 à 16h15
Auditoire Louis-Guillaume, ALG, F 200
Rue Emile-Argand 11
2000 Neuchâtel

Le séminaire est ouvert au public.

Résumé
Comment prendre des décisions collectives ? Il s’agit là d’un problème qui transcende de loin le monde de la politique, et que l’on peut attaquer sous de nombreux angles. Dans cette conférence, nous proposons d’étudier l’angle de la théorie des jeux en général, et de la théorie des scrutins en particuliers. Nous verrons que les scrutins actuellement utilisés ont de très mauvaises propriétés, mais aussi que, récemment, de meilleures alternatives ont été découvertes. Nous présenterons en particulier une approche appelée scrutin de Condorcet randomisé

Organisation : Paul Jolissaint, Institut de Mathématiques, Emile Argand 11, 2000 Neuchâtel

lundi 3 juillet 2017

Yves Meyer a reçu le Prix Abel

A 77 ans, le mathématicien Yves Meyer a reçu des mains du roi de Norvège le Prix Abel, une récompense équivalant au Nobel. Sa théorie des ondelettes a révolutionné le traitement des sons et des images numériques.

Le Temps: Votre théorie des ondelettes est devenue incontournable dans de nombreux domaines. Qu’est-ce au juste?

Yves Meyer: Les ondelettes sont un outil mathématique grâce auquel nous pouvons explorer notre environnement au-delà de nos sens. Par exemple, certaines d’entre elles complètent notre vision et nous offrent à voir des détails invisibles pour nos yeux. La personne qui a perçu l’utilité de cette méthode était un géophysicien, Jean Morlet, qui travaillait comme ingénieur de recherche chez Elf Aquitaine, aujourd’hui Total. C’était un visionnaire, mais pas un mathématicien. Il voulait se servir des ondelettes pour analyser les données sismiques afin de trouver du pétrole dans le sol. Il n’a pas réussi à développer les algorithmes capables de donner une utilisation rapide. C’est ce que j’ai apporté à l’aide de collaborateurs.

– Les ondelettes ont un nombre exceptionnel d’applications. Lesquelles vous semblent les plus intéressantes?

– Elles ont été remarquablement utilisées par un statisticien de Stanford, David Donoho, dont les algorithmes sont devenus une révélation pour le traitement des images. Ils ont servi de base aux astrophysiciens français qui ont pu reconstruire les images brouillées envoyées par le télescope Hubble lors de ses premières années de fonctionnement à cause d’un problème sur son miroir principal.
Plus récemment, le 14 septembre 2015 très exactement, l’interféromètre LIGO, aux Etats-Unis, a capté un signal qui, décomposé en ondelettes, a été rapidement identifié comme provenant de la coalescence de deux trous noirs. Il s’agissait de la première détection d’ondes gravitationnelles, qui ne sont pas des ondes électromagnétiques, mais des vibrations de la géométrie de l’univers. Ce qui signifie que nous pouvons écouter le cosmos en utilisant les mêmes ondelettes que celles utilisées pour l’algorithme de compression audio MP3.

– Dans l’industrie également, les ondelettes ont trouvé leur place…

– Oui. J’ai par exemple fait à Oslo une conférence dans les locaux de la société Petroleum Geo-Services, qui construit des modèles en 3D du sous-sol océanique pour trouver du pétrole et du gaz. On envoie pour cela des vibrations dans le sous-sol et on en enregistre l’écho en différents endroits pour estimer la position, la profondeur et la forme de la cavité des champs de pétrole ou de gaz. Avec les techniques modernes d’acquisition de signaux, les quantités de données à traiter sont souvent de l’ordre du térabyte. Cela représente un coût phénoménal en matière de stockage et de traitement. Les ondelettes, bien plus que les autres méthodes mathématiques, sont la meilleure solution pour réduire ce coût.

– Et dire que tout a commencé autour de la photocopieuse de l’Ecole polytechnique, près de Paris…

– En 1984, il n’y avait qu’une seule photocopieuse et nous faisions souvent la queue devant. Le directeur du centre de physique théorique, avec qui je discutais un jour en attendant mon tour, m’a fait passer un article d’Alex Grossmann dont il pensait que cela pouvait m’intéresser. J’ai pris le train pour Marseille pour commencer à travailler avec lui, Jean Morlet et Ingrid Daubechies. Il nous a fallu trois mois pour découvrir une base orthonormée d’ondelettes, ce qui a fait sauter un verrou et déclenché une joie immense. Le fait d’avoir une théorie unifiée a libéré les énergies, comme lorsque tout fleurit au printemps après l’hiver. Plusieurs centaines d’articles ont été publiés, il y a eu une sorte de folie collective. J’ai eu le Prix Abel pour cela, alors que d’autres travaux plus profonds m’ont pris plus de sept ans!

– Lors de la remise du Prix Abel, à Oslo, vous avez pu retrouver des mathématiciens dont vous avez largement inspiré les travaux, et qui soulignent tous votre disponibilité, votre générosité, ainsi que votre indépendance. Les clés de l’innovation?

– J’ai été très heureux d’écouter la conférence d’Emmanuel Candès, qui a été mon élève à Polytechnique. Il a expliqué la façon dont il a raccourci le temps passé par les enfants dans un scanner IRM. Il faut habituellement deux minutes pour obtenir une image de bonne qualité, durant lesquelles l’enfant doit être complètement immobile. Cela signifie qu’il faut utiliser une technique médicale qui l’empêche de respirer pendant ce laps de temps.
A l’aide des ondelettes, Emmanuel Candès, aujourd’hui professeur à Stanford, a mis au point un autre traitement d’image qui ne nécessite que 15 secondes d’immobilité. C’est un travail extraordinaire, que l’on peut faire si on ne suit pas les recettes reçues à la lettre. J’ai eu 50 étudiants en thèse, ils sont aujourd’hui ma famille. Je les encourage toujours à attaquer un problème par une autre perspective, à être originaux, ce qui est pour moi une obsession. Je déteste les règles et suis un amoureux de la liberté.

Source : Le Temps

< 1 2 3 4 5 6 >