| BiographiePaul Erdös est un mathématicien hongrois.
La vie de Paul Erdös a été toute entière consacrée à ses travaux de recherche. Vivant dans le dénuement le plus total, il est un chercheur très prolifique, toutes disciplines confondues, avec plus de 1 500 papiers de recherche publiés. En particulier, nombre de ces papiers visait à étudier ses domaines de prédilection (théorie des graphes, théorie des nombres, combinatoire) sous des angles différents, et à améliorer sans cesse l'élégance des démonstrations.
Âgé d'un an lorsque survient la Première Guerre mondiale, Erdös voit son père capturé par l'armée russe. Sa mère, redoutant de ne pouvoir veiller sur ses enfants hors du foyer, préfère dès lors engager un précepteur. Celle-ci, professeur de mathématiques, lui transmet toutefois elle-même le goût de cette discipline, ce qui amènera le jeune Erdös à s'intéresser très tôt à des problèmes mathématiques.
Ayant obtenu sa thèse de mathématiques en Hongrie en 1934, ses origines juives le contraignent à s'exiler dans un premier temps à l'Université de Manchester puis aux États-Unis. Il travaille à l'Université de Princeton, puis est ensuite invité par Ulam à l'Université James Madison. C'est à cette époque qu'il parvient, avec le mathématicien Atle Selberg, à établir une preuve élégante du théorème des nombres premiers. Mais Selberg publie seul le document, et obtient la médaille Fields.
Installé à l'Université Purdue en Indiana, Erdös est invité à rejoindre le programme de développement de la bombe atomique américaine en 1943, mais sa candeur le fait échouer lors des entretiens. Ce n'est qu'en 1948 qu'il peut retourner en Hongrie pour retrouver sa famille rentrée de déportation. Quelques années plus tard, en 1950, le maccarthysme bat son plein au États-Unis et il est accusé de communisme. En conséquence, il n'est plus autorisé à circuler aux États-Unis. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1989.
Installé durant les années 1960 en Israël, Erdös ne peut à nouveau fouler le sol américain qu'en 1963. Il entreprend dès lors une carrière de chercheur et professeur itinérant, et finit par décéder dans sa chambre d'hôtel à l'âge de 83 ans.
La vie d'Erdös fut vraiment étrange. Il n'avait pas de maison, pas d'épouse, les contingences matérielles étaient pénibles pour lui. Il voyageait en solitaire, accompagné de deux valises qui portaient toutes ses affaires, allant d'université en université, habitant à l'hôtel ou chez un ami mathématicien... Il était dopé à toutes sortes d'amphétamines, manie qui avait pris naissance à la mort de sa mère en 1971
Jusqu'à la fin de sa vie, Erdös ne ralentira pas son activité mathématique. Mourir signifiait pour lui arrêter de faire des mathématiques. Il décède le 20 septembre 1996 à Varsovie, en plein congrès.
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