Argot
C'est au 17ème siècle, dans les bagnes, que se sont créés des systèmes de maquillage des mots permettant aux détenus de communiquer sans être compris de leurs geôliers. De tels systèmes ont ainsi été observés dans le monde, au sein des corporations les plus diverses. Tel le tatouage ou l'uniforme, l'argot devient alors un signe de reconnaissance, l'attrait de l'insolite, la fierté d'une virtuosité acquise et surtout le plaisir d'exaspérer les non-initiés.
Largonji
Vidocq décrit dans ses mémoires un code substitutif appelé largonji que résume la formule suivante:
Exemples
- "sac" devient l + ac + s + é = lacsé
- "en douce" devient en l + ouce + d+ é = en loucedé
- "jargon" devient l + argon + j + i = largonji
Certains mots français ont été construits sur ce principe. Ainsi "loufoque" vient de "fou".
Au bagne de Brest, au début du 19ème siècle, le choix du suffixe "em" donnait du largonjem. Sous le nom de louchébem (du mot boucher), le largonjem de Brest a longtemps été le jargon des bouchers de la Villette.

À Paris, les abattoirs de la Villette (ici en 1907) étaient la "capitale" du Louchébem
Javanais
Le javanais procédait par insertion :
Exemples
- "menteur" devient m + av + ent + av + eur = maventaveur
- "nous avons plaisir à saluer nos lecteurs" devient "navous avavons plavaisavir à savalavuer navos lavectaveurs"
Verlan
Le verlan procède en inversant les syllabes:
Exemples
- perdreau (pour poulet, policier) devient dreauper
- tomber devient béton
Référence
- Les codes secrets, Science et Vie Junior, Dossier hors série no
53, juillet 2003, pp. 43-47