Depuis lundi, une navette de livraison autonome circule sur le campus de l'EPFL à Lausanne. Le véhicule électrique avance à la vitesse de la marche rapide (6 km/h) sous le contrôle d'un étudiant. Il teste la livraison de repas, mais le projet est appelé à évoluer.
La navette mesure moins de 3 mètres de long sur 1,8 de haut. A son bord, pas de passager, ni de conducteur. Mais elle possède de chaque côté 11 compartiments verrouillés pour le transport de biens.
Ce petit véhicule est équipé de plus de quinze capteurs, de cinq caméras et d'un écran tactile. Il inclut aussi une antenne de réception satellite exploitant une nouvelle technologie capable de déterminer précisément sa position en temps réel, explique lundi l'EPFL.
Dans la pratique
Le véhicule jaune a été construit par l'entreprise chinoise Neolix. Il est mis à disposition par La Poste Suisse, son propriétaire. L'EPFL, pour sa part, teste et tente d'améliorer le dispositif: "nous voulons voir quelles fonctions cette navette peut avoir en situation pratique", a expliqué à Keystone-ATS Luca Fontana, spécialiste de la mobilité durable à l'EPFL.
Ce projet s'intitule ADORE, pour "Autonomously Delivered Orders from Restaurants at EPFL". Il explore la technologie autonome dans toutes ses dimensions: robotique, informatique, télécommunications, mécanique ou encore interactions avec les usagers de la route.
Laboratoire vivant
"Il est important de créer un laboratoire vivant à l'EPFL où on peut tester les technologies de demain", ajoute M. Fontana. Il s'agit de plus d'un projet "qui fait sens", précise-t-il: le véhicule livrera des repas végétariens, confectionnés avec des produits locaux.
Pour commencer, durant deux semaines, l'EPFL va tester la machine. "Nous voulons voir comment elle fonctionne", précise M. Fontana. "Et nous ferons aussi de l'information sur le campus". Le véhicule circulera - entre 11h00 et 14h00 - entre l'Esplanade, le Learning Center, l'hôtel Straling et les logements les Estudiantines.
Deux menus à choix
Un étudiant suit le véhicule et peut l'arrêter en cas de problème. D'ici deux semaines, la navette livrera des repas à un groupe d'usagers, probablement une dizaine pour commencer.
"Il y aura deux menus à choix: il faudra indiquer le lieu de livraison et l'heure", ajoute le spécialiste. A 300 mètres de l'arrêt, la navette enverra un SMS au destinataire, puis un second une fois sur place, avec le code d'accès au compartiment où se trouve son repas.
En cas de succès, le concept sera ensuite élargi à toute la communauté de l'EPFL et à plusieurs restaurants. Et pourquoi pas ensuite livrer aussi des colis ou du matériel de bureau? En fonction des résultats, le projet-test durera entre deux et quatre mois.
Source : Keystone-ATS