Dans une semaine, aux États-Unis, auront lieu en Floride les épreuves éliminatoires du Darpa Robotics Challenge. Ce concours verra s’affronter des robots qui devront être capables de remplacer les humains pour accomplir des tâches en cas de catastrophe ou d’accident majeur. Parmi les 17 concurrents, il y a le robot Valkyrie conçu par le Johnson Space Center de la Nasa. L’agence spatiale voit en lui un précurseur de ce que pourraient être des robots envoyés sur Mars pour préparer l’arrivée des astronautes.

L’année dernière, la Defense Advanced Research Projects Agency, la Darpa, a lancé le Darpa Robotics Challenge (DRC). Ce concours a pour objectif la création de robots terrestres capables d’assister ou de remplacer les humains pour des tâches à réaliser dans des environnements dangereux ou dégradés. L’idée est de répondre à des scénarios de type catastrophe naturelle ou chimique. Des entreprises privées, des universités américaines, mais aussi la Nasa font partie des 17 équipes retenues dont les robots s’affronteront les 20 et 21 décembre prochains en Floride durant une série d’épreuves. L’agence spatiale américaine sera représentée avec deux projets distincts, le RoboSimian du Jet Propulsion Laboratory (JPL) et Valkyrie, le robot humanoïde du Johnson Space Center (JSC). Ce dernier vient tout juste d’être dévoilé dans une vidéo tournée par le blog Automaton de l’association IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers).
Valkyrie, ou « Val » comme le surnomment ses concepteurs, est de loin le plus séduisant des robots engagés dans le DRC. D’un blanc immaculé, il arbore une armure qui dégage une impression de puissance bienveillante. La lucarne lumineuse bleutée placée sur sa poitrine n’est d’ailleurs pas sans rappeler le superhéros Iron Man. Superhéros, c’est justement le terme qu’emploie Nicolas Radford, le chef du projet Valkyrie au JSC. « Nous tenions vraiment à ce que le design du robot provoque un "wouah" lorsqu’on le regarde », explique-t-il.


Mais ce n’est pas à un concours de beauté que Valkyrie va participer, et ses caractéristiques sont là pour le rappeler. Il mesure 1,90 m pour 125 kg, et possède 44 degrés de liberté. Ses bras et ses mains jouissent respectivement de sept et six degrés de liberté, son bassin de trois et ses jambes de six. Valkyrie a été pensé pour être très modulable en vue de la compétition DRC. Ainsi, les bras sont facilement démontables et peuvent être intervertis. Une grosse batterie amovible logée dans le dos du robot lui assure une heure d’autonomie. Un peu court à première vue, mais la technologie embarquée est dense. La tête de Valkyrie, qui peut pivoter et s’incliner, incorpore un lidar (système de télédétection par laser) et plusieurs caméras qui assurent la vision par modélisation 3D. Des sonars sont disposés de part et d’autre du thorax, tandis que deux caméras sont placées sous la poitrine, dont le relief évoque une ligne féminine. On trouve également des caméras dans les avant-bras, les genoux ainsi que les pieds.

Des robots pour préparer l’arrivée des astronautes sur Mars

Autant de capteurs auxquels les techniciens qui pilotent le robot peuvent accéder. Valkyrie n’est donc pas un robot autonome, mais la Nasa le voit déjà jouer un rôle dans l’exploration spatiale. « La Nasa pourrait envoyer des robots en éclaireur sur une planète afin de préparer le terrain pour une exploration humaine, imagine Nicolas Radford. Une fois les humains arrivés, ils pourraient travailler de concert avec les robots pour assembler des modules d’habitation et autres structures. Les technologies comme celles de Valkyrie ouvrent la voie aux types de systèmes robotiques qui seront un jour utilisés dans les missions précurseurs à l’arrivée des astronautes sur Mars. »
Mais avant de viser cet objectif ambitieux, Valkyrie devra faire ses preuves dans une semaine lors du DRC. Parmi les 17 équipes sélectionnées, on trouve aussi le Thor de l’université Virginia Tech, l’Helios du Massachusetts Institute of Technology, le Chimp de l’université Carnegie-Mellon, ou encore l’Atlas de Boston Dynamics, évolution du Pet-Proto dont Futura-Sciences a parlé l’année dernière. Les équipes s’affronteront à travers huit épreuves où leurs robots devront accomplir un certain nombre de tâches. Il leur faudra notamment conduire un véhicule à l’abord d’un site, se déplacer dans des décombres, dégager des débris bloquant une entrée, grimper à une échelle de type industriel, fermer une vanne manuelle ou encore connecter un tuyau d'incendie à une borne et ouvrir la vanne d’eau. Les meilleurs robots seront retenus pour la finale, qui aura lieu fin 2014 et récompensera le vainqueur d’une prime de deux millions de dollars.

Source : Futura-Sciences