Le cyberblog du coyote

 

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Editorial

Ce blog a pour objectif principal d'augmenter la culture informatique de mes élèves. Il a aussi pour ambition de refléter l'actualité technologique dans ce domaine.

dimanche 17 avril 2016

Étonnant : un processeur qui calcule mal peut être utile

Un processeur spécialement conçu pour faire des erreurs de calcul a démontré des performances inattendues dans des tâches de reconnaissance visuelle. Plus rapide et moins énergivore, ce type de puce pourrait contribuer à améliorer les performances des intelligences artificielles.

Lire l'article sur Futura-Sciences

mardi 12 avril 2016

DeepArt transforme vos photos en tableaux de maître

Appliquer le style d’un van Gogh, Cézanne, Delacroix, Warhol, Picasso à ses photos personnelles : c’est ce que propose DeepArt. Ce service en ligne gratuit repose sur une intelligence artificielle capable d’extraire tous les éléments d’une image puis de la reproduire en s’inspirant de la patte d’un grand peintre. Lukasz Kidzinski, le chercheur de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) qui a mis au point cette plateforme, nous a fourni des détails.

Voir quelques exemples de créations signées DeepArt et réalisées à partir de photos fournies par des internautes.

Cette semaine, l’actualité high-tech est placée sous le signe de l’art avec des innovations étonnantes. Après l’ordinateur capable de créer un faux Rembrandt, voici le site Web qui transforme n’importe quelle image en tableau de maître ! DeepArt, c’est son nom, est une plateforme en ligne conçue à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, par Lukasz Kidzinski, chercheur au Laboratoire d'ergonomie éducative.
Pour l’essayer, rien de plus simple. Il suffit de se connecter au site depuis un ordinateur ou un smartphone puis de transférer une photo personnelle (paysage, portrait, animal favori…) avant de choisir le style de peinture que l’on souhaite voir appliquer. Il peut s’agir d’exemples puisés directement sur le site ou alors de l’image d’une œuvre d’un artiste que l’on apprécie.
Une fois les éléments chargés, il faut une dizaine de minutes à DeepArt pour produire une image originale de 500 x 500 pixels... si l'on paie 2 euros. Sinon, le service est gratuit mais il faut compter actuellement (12 avril) environ 24 heures. Ceux qui voudraient obtenir un fichier de qualité supérieure peuvent opter pour les formules payantes : 19 euros pour une image HD 1.300 x 1.300 pixels ou 149 euros pour une image de 3.000 x 3.000 pixels. Les sceptiques qui douteraient de la qualité des reproductions peuvent essayer ce test de Turing qui propose de distinguer les tableaux de maître et les œuvres créées par DeepArt.

Une intelligence artificielle bientôt utilisée avec la réalité virtuelle ?

Au cœur du système, se trouve une intelligence artificielle (IA) basée sur un algorithme développé par l’université de Tübingen (Allemagne). « Le réseau neuronal convolutif VGG-19 que nous utilisons pour ce projet a été entraîné par le Visual Geometry Group de l’université d’Oxford pour la reconnaissance d’images. Ses performances sont proches de celles d’un humain et il peut saisir les détails de n’importe quelle image », nous a expliqué Lukasz Kidzinski. Cette IA d’une profondeur de 19 couches a participé au concours ImageNet en obtenant un taux d’erreurs de 7 %, contre 6 % pour les compétiteurs humains.
Selon le chercheur, DeepArt nécessite un serveur muni d’une carte graphique haute performance type Nvidia Tesla K40 dotée d’une mémoire vive dédiée de 12 Go. Pour le moment, il n’est pas envisageable qu’une telle application puisse fonctionner directement sur un smartphone.
« DeepArt n’est pas une menace pour l’art, au contraire : il offrira sans doute de nouvelles possibilités d’expression artistique », assure Lukasz Kidzinski. Parmi les applications envisagées, il évoque une assistance aux historiens de l’art pour restaurer des œuvres endommagées. « Le système pourrait tout à fait être utilisé avec des vidéos ou pour des projets de réalité virtuelle », a ajouté notre interlocuteur. La puissance de calcul graphique nécessaire serait alors beaucoup plus importante, mais la perspective de pouvoir personnaliser un monde virtuel à souhait est des plus prometteuses.

Source : Futura-Sciences

lundi 11 avril 2016

Un ordinateur fabrique un faux Rembrandt, à s’y méprendre

« Dessine-moi à la manière de Rembrandt un portrait d’un homme blanc de 30 ou 40 ans, regardant vers la droite » : voilà ce qu’ont demandé à un ordinateur une équipe réunissant des historiens de l’art et des informaticiens. Il a fallu 18 mois d’efforts pour terminer le projet « Next Rembrandt », mais le portrait, imprimé en 3D, a de quoi tromper un expert.


Avec l'intelligence artificielle, notamment grâce au deep learning, il est possible d'assimiler la technique d'un peintre, fût-il un des plus grands. Ensuite, l'impression 3D permet de réaliser un tableau avec une texture semblable à une véritable peinture. © Projet Next Rembrandt

Rembrandt van Rijn (1606-1669) a peint au cours de sa vie une longue série de portraits, si bien que leur analyse relève aujourd’hui du big data. Depuis 18 mois, une équipe de spécialistes de l’université de Delft, en Hollande, le pays natal du grand maître, et d’informaticiens de Microsoft, ont nourri un logiciel d’intelligence artificielle avec des images de portraits réalisés par Rembrandt.
Plus de 300 œuvres ont été analysées, de différentes manières, notamment à l’aide d’un scanner 3D pour capter la manière dont l’artiste maniait le pinceau. Par la technique du deep learning (« apprentissage profond »), l’algorithme a ainsi appris comment le peintre hollandais dessinait les yeux, les nez, les bouches, orientait les têtes et les regards, choisissait les lumières et les couleurs, etc.

Un tableau conçu grâce au deep learning puis imprimé en 3D

Une fois ce travail fait, l’équipe a en quelque sorte passé commande à ce peintre artificiel pour un portrait représentant « un homme caucasien, barbu, de 30 à 40 ans, portant des vêtements sombres, un col et un chapeau, et regardant vers la droite ». Agrégeant plus 160.000 détails prélevés sur de vrais tableaux de Rembrandt, l’ordinateur a réalisé ce portrait inédit, totalisant 148 millions de pixels. L’œuvre a été ensuite imprimée en 3D, en treize couches, pour reproduire le relief des coups de pinceaux qu’aurait pu donner le maître hollandais. Le résultat un faux remarquable, à découvrir (en anglais) sur le site du projet Next Rembrandt.
Le style du trait, le clair-obscur et la composition du tableau qui caractérisent Rembrandt sont bien là. Il faudrait confier ce portrait à un expert pour lui demander son avis sur l’origine de cette œuvre. Se tromperait-il ?
Ce projet n’est pas destiné à faire d’un ordinateur un faussaire ni de lancer une nouvelle industrie du faux tableau mais de chercher les liens possibles entre technologies, données (en français moderne « data ») et art. Il n’en reste pas moins que l’on peut se poser des questions sur les possibilités de l’intelligence artificielle en matière d'activité artistique. Dans le même temps, un service Web expérimental propose déjà de transformer une photo en un tableau « à la manière de ». Nous vous en parlerons demain…

Source : Futura-Sciences