Le cyberblog du coyote

 

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Editorial

Ce blog a pour objectif principal d'augmenter la culture informatique de mes élèves. Il a aussi pour ambition de refléter l'actualité technologique dans ce domaine.

jeudi 30 octobre 2008

Traduction automatique

En matière de traduction automatique, la marge de progression est énorme. Discipline complexe mais assurément utile, la traduction par programme est l'objet de nombreuses recherches. Un organisme américain a noté les moteurs de traductions. Dans les premiers rangs, un des grands de l'informatique : Google.
Le rapport a été publié le 1er novembre. Il avait pour objectif de faire un état de l'art dans la traduction automatique. Les exemples choisis ont été des traductions de l'arabe et du chinois (mandarin) vers l'anglais. Les sources à traduire venaient des grandes agences de presse, de newsgroups et des médias traditionels. Le score de chaque traducteur a été évalué avec des méthodes de mesures statistiques, notamment la méthode BLEU de IBM.
Avec les différentes notations, on obtient plus de 20 classements. Cependant, on voit apparaître un acteur bien connu de l'informatique dans les premières places (souvent numéro 1) : Google.
Au lieu de se pencher sur les structures grammaticales et les approches anthropologiques de tout bord (comme tout bon chercheur en linguistique), Google a préféré l'approche statistique et ça marche plutôt bien. L'algorithme découpe le texte en phrases simples. Puis, on recherche des traductions déjà effectuées pour ces phrases simples. Le moteur évalue chaque solution et choisit la meilleure suivant ses statistiques et le contexte. Ce n'est plus la construction grammaticale qui compte mais les données qui ont déjà été traduites dans le passé. Google, expert en moteur de recherche, devient expert en traduction.

Sources : Sur la Toile, NIST 2006 Machine Translation Evaluation Official Results

lundi 27 octobre 2008

L'homme gagne de justesse face à un logiciel de poker

Article de Mathieu Rached paru dans l'édition électronique du Monde du 03.08.07

Deux joueurs de poker américains de renommée mondiale, Phil Laak et Ali Eslami, viennent de se mesurer à un programme informatique littéralement bluffant, baptisé Polaris, mis au point à l'université d'Alberta, au Canada. Les deux humains ont gagné de justesse.
Cette compétition de "Texas Hold'em", variante du poker la plus jouée, a eu lieu à Vancouver, lors de la Conférence annuelle sur l'intelligence artificielle qui s'est achevée le 24 juillet. La quatrième partie, cruciale, après un match nul, une victoire pour l'ordinateur et un gain pour les humains, a tourné à l'avantage des deux humains.
Ils faisaient équipe face à deux programmes jumeaux : les cartes avec lesquelles Phil Laak jouait contre une copie de Polaris étaient les mêmes que celles distribuées à une deuxième version du logiciel qui s'opposait à Ali Eslami. Si Phil perdait à cause de mauvaises "mains" reçues, ses pertes pouvaient être équilibrées par son camarade. La part d'aléa propre aux jeux de cartes était ainsi équilibrée.
"Le poker est plus difficile pour les ordinateurs que les échecs", affirme Jonathan Schaeffer, qui a lancé le programme de recherche "poker" il y a seize ans à l'université d'Alberta. Avec 1018 combinaisons possibles, le challenge technologique paraît pourtant bien faible en regard des 10120 parties possibles au jeu d'échecs, mais c'est compter sans la puissance du bluff, longtemps considéré comme un atout propre à l'homme. "Les mathématiques du jeu prédisent que c'est une erreur de ne pas y avoir recours", souligne cependant Neil Burch, un des concepteurs du logiciel.
Une technique dont peut désormais user la machine : "Quelques "mains" ont la possibilité d'être des bluffs, Polaris le sait et décide alors de les tenter ou pas", précise encore Neil Burch. Pas de capteurs particuliers ni de caméra, le logiciel prend seulement en compte toutes les cartes et les mises d'argent. La technique principale du jeu de Polaris repose sur une "stratégie d'équilibre", qui revient à donner le moins d'argent possible au meilleur joueur.

LA PSYCHOLOGIE EST UNE FAIBLESSE

Qu'en est-il de la psychologie du joueur ? "Le logiciel n'a pas la possibilité d'estimer le caractère et les émotions de son adversaire", précise Neil Burch. "La psychologie, c'est juste une faiblesse humaine", affirme d'ailleurs le laboratoire canadien sur son site.
Contrairement à Deep Blue, le célèbre joueur d'échecs artificiel, Polaris n'avait pas bachoté. Ni les profils des joueurs ni leurs parties types n'avaient été étudiés avant cette première compétition. Un traitement du jeu froid et rigoureux, en somme, purement mathématique, qui a mis en difficulté les deux joueurs professionnels.
Ceux-ci doivent peut-être leur salut à la soif d'expérimenter des pères de Polaris. Les scientifiques ont en effet mis à profit la compétition pour lui faire endosser plusieurs profils dirigés par un logiciel maître, lors des derniers rounds, ce qui a nui à la performance finale.
Si "pour réussir, il ne suffit pas de prévoir, il faut aussi savoir improviser", comme l'a écrit Isaac Asimov, la machine a montré qu'elle était capable elle aussi d'intégrer le facteur chance dans son jeu, de choisir, et de tenir en échec l'homme au poker. Darse Billing, un des concepteurs de Polaris, entend bien améliorer le logiciel, et ne serait "pas surpris qu'il puisse l'emporter prochainement". La machine est-elle impatiente ? On peut encore raisonnablement en douter.

A voir : The University of Alberta Computer Poker Research Group

mardi 21 octobre 2008

Alice

Personne à qui parler? Eh bien allez voir ALICE -The Artificial Linguistic Internet Computer Entity, et engagez une conversation. C'est étonnant. Seule condition: parler anglais.
ALICE est un logiciel qui simule une conversation naturelle. Il a reçu le prix Loebner 2004. En 2005, c'est Jabberwacky qui a remporté le premier prix.
Le test de Turing, qui est utilisé pour attribuer le prix Loebner, est une proposition de test d'intelligence artificielle ayant la faculté d'imiter la conversation humaine. Décrit par Alan Turing en 1950 dans sa publication « Computing machinery and intelligence », ce test consiste à mettre en confrontation verbale un humain avec un ordinateur et un autre humain à l'aveugle. Si l'homme qui engage les conversations n'est pas capable de dire qui est l'ordinateur et qui est l'autre homme, on peut considérer que le logiciel de l'ordinateur a passé avec succès le test. Pour l'instant, aucun programme n'a encore passé le test de Turing, même pas Alice.

lundi 13 octobre 2008

18ème prix Loebner

Les robots sont-ils capables de penser? Voilà une question qui fait rêver... Selon Alan Turing, une machine « pense » à partir du moment ou il est impossible de la différencier d'un humain. D'où le fameux test éponyme, qui consiste pour les programmeurs à faire un robot capable de discuter sans que son interlocuteur ne découvre qu'il est une machine.
On estime qu'un robot passe le test si au moins 30 % des testeurs pensent qu'il est humain, après une discussion de 5 minutes pouvant porter sur n'importe quel sujet.
Le Dr Hugh Loebner a créé un concours en 1990 pour récompenser le premier robot qui y parviendrait. Un prix de 100.000 dollars et une médaille d'or seront offerts au gagnant. Si personne ne réussit le test, l'intelligence artificielle la plus convaincante reçoit tout de même 3000 dollars.
Malheureusement, le test n'a toujours pas été passé, ce dimanche, lors de la 18e remise de prix. Mais c'était de justesse, puisque 25 % des interrogateurs humains se sont fait prendre et ont cru que l'agent conversationnel était bien humain! Le gagnant est Elbot, de Fred Roberts.