Le cyberblog du coyote

L’expérience du confinement a eu le mérite d’induire un changement d’échelle dans l’appropriation que les enseignants et leurs élèves ont réalisée du numérique.

Lire l'article de Jean-François Cerisier sur The Conversation

Voir un texte de 2013, "La diversité de l’informatique à l’école", par Jean-Pierre Archambault, paru dans la revue "terminal". Il parle de l'enseignement de l'informatique en France.

Mes collègues fribourgeois ont recensé des ressources pour l'enseignement de l'informatique au Collège. Une bonne source d'inspiration.

Nous venons de terminer la "semaine OC". Durant cette semaine spéciale, les élèves de dernière année ont eu 16 heures de leur OC et une vingtaine d'heures d'activités physiques. J'en ai profité pour tester la partie "informatique et société" de mon cours.

• Lundi : introduction à la semaine. On a parcouru le chapitre 1 : La société de l'information (1 période). Puis nous avons visionné la conférence de Gérard Berry "L'informatique, de la révolution technique à la révolution mentale" (2 périodes). Après cela, les élèves ont choisi démocratiquement (on est en Suisse) quatre sujets parmi les 19 restants et moi un (1 période).
• Mardi : En ces temps d'interrogations sur le changement climatique, sans surprise, les élèves ont choisi le thème L'impact environnemental du numérique (2 périodes). Puis j'ai enchaîné avec mon thème : Les fakes (2 périodes)
• Mercredi : On a regardé le film "I robot" (2,5 périodes), puis on a enchaîné avec le thème "Les robots" (1,5 période).
• Jeudi : pas de cours
• Vendredi : Les deux derniers thèmes choisis par les élèves étaient "l'intelligence artificielle" et "les assistants vocaux". Comme il nous restait une période, les élèves ont proposé de regarder un épisode de Black Mirror "Tais-toi et danse". Excellent choix...

Durant toutes ces leçons, on a visionné pas mal de vidéos. Il me semble que les élèves les ont bien appréciées.
Un regret: on n'a pas eu le temps de faire un vrai débat. Je testerai cela l'année prochaine, probablement sur le thème des réseaux sociaux.

Mes travaux pour la partie informatique et société dans le cadre de l'informatique en discipline obligatoire avancent gentiment. J'ai désormais 20 sujets de discussion. L'idée reste la même: éplucher les journaux spécialisés dans l'informatique et les technologies et collecter les articles intéressants. Et croyez-moi, il y en a des quantités!
Je vais tester ce cours dans 3 semaines pendant notre semaine consacrée aux OS et aux OC (je crois que cela n'existe que dans le Jura). Il faudra que j'apprenne à mener des débats et susciter des discussions, choses que je n'ai encore jamais exercées. Je ferai un petit compte-rendu de cette semaine dans ces colonnes.

A l’occasion de l’ouverture du Mooc SNT (Sciences Numériques et Technologie), l’Université de Nantes et Class’Code Pays de la Loire organisent une série de conférences permettant de découvrir les 7 axes thématiques abordés dans le programme scolaire. Il est intéressant de voir ce que nos voisins français font chez eux.

Voir tout cela sur Pixees

J'ai mis en ligne une version bêta de mon cours Informatique et société. En fait, ce n'est pas vraiment un cours. C'est une série d'articles de presse traitant divers sujets actuels et futurs, Le but sera de faire réfléchir les élèves à l'importance et aux implications de l'informatique dans notre société et de susciter le débat. Ce cours va probablement beaucoup évoluer au fil des années puisque la technologie avance vite... Pour le moment, les thèmes que j'ai choisis de traiter sont:

1. L'informatique est partout !
2. Internet
3. Les dangers des réseaux sociaux
4. Le vote par Internet
5. Intelligence artificielle et éthique
6. Assistants vocaux
7. Les robots
8. La géolocalisation
9. Informatique et droit
10. La reconnaissance faciale
11. L'internet des objets
12. Le Big Data
13. Facture énergétique du numérique

Probablement que de nouveaux thèmes apparaîtront bientôt, selon l'actualité.
J'ai aussi listé quelques oeuvres de science-fiction qui pourraient être utilisées en classe.

Scratch, le logiciel de programmation adressé aux enfants à partir de 8 ans est désormais en version 3.0. Plus de 5 ans après sa mise à jour 2.0, Scratch se refait une beauté et accueille de nouvelles fonctionnalités.

Un grand nombre de nouveautés

Scratch 3.0 comporte des dizaines de nouveaux lutins, un nouvel éditeur de son et de nombreux blocs de programmation supplémentaires. Il est également possible de créer et faire fonctionner des projets sur tablette, en plus des ordinateurs portables ou de bureau.
Parmi ces nouveaux blocs, on retrouve :

• De nouveaux effets sonores, et une manière plus simple d’enregistrer et d’éditer des sons
• De nouveaux opérateurs simplifiant le travail avec du texte ou des chaînes de caractères
• De nouveaux blocs de stylo
• De nouveaux blocs de glisse
• De nouvelles fonctionnalités via Scratch Extension. Il est possible, par exemple, de disposer d’extensions vous permettant de programmer des périphériques physiques

D'où coup, il faudra que je refasse mes fiches d'activités avec le nouveau design. Mais cela ne presse pas.

Pour le moment, je m'occupe de la partie "Informatique et société" du cours. Un gros morceau.

J'ai profité de l'absence jeudi et vendredi de la moitié de la classe (visite de l'EPFL) pour demander à mes élèves d'OC de tester mon cours Scratch. Ces élèves ont une année de Python derrière eux et sont évidemment intéressés par l'informatique. Donc prudence. Durant ces trois périodes, j'ai observé les choses suivantes:

• Aucun bruit dans la classe.
• Les élèves faisait bel et bien du Scratch.
• Ils avaient une envie irrépressible de sortir du cadre du cours et de faire leur propre projet.

A la fin, je leur ai demandé ce qu'ils pensaient de Scratch. Voici quelques réponses:

• Très motivant et amusant.
• Beaucoup moins frustrant que Python.
• L'interface est trop enfantine.

Les plus enchantés étaient les élèves qui avaient des difficultés avec Python. Les autres élèves étaient parfois limités dans leurs idées et trouvaient que Scratch était trop "fermé".
Tout cela entérine définitivement mon choix: ce sera Scratch en Discipline obligatoire et Python en OC. Il faudra aussi favoriser les projets individuels.

J'ai profité des vacances d'automne pour commencer mon cours Scratch. J'ai trouvé un format qui me plait: des fiches assez courtes faisant référence aux meilleurs vidéos trouvées sur le web, avec des exercices supplémentaires. Ainsi, il sera possible de faire des classes inversées (mais on pourra aussi faire des cours normaux, je n'ai pas encore décidé), et les élèves pourront aller à leur rythme, ce qui est à mon avis vital en informatique. Chaque fiche se fera sur une ou deux périodes. J'ai déjà écrit la première version de quelques fiches, mais d'ici 2020 elles vont certainement évoluer.
Ces fiches serviront à prendre en main Scratch, en présentant les principaux concepts. Quand les élèves seront à l'aise, on s'attaquera à des projets plus ambitieux. Pour le moment, j'ai retenu l'idée de réaliser un jeu, au choix de l'élève, et de parler des labyrinthes.
A suivre...

En informatique en DO, il sera demandé aux élèves de programmer. La question se pose donc: dans quel(s) langage(s)?
J'ai d'abord évidemment pensé à Python, le langage de j'utilise en OC. Il est relativement simple, conçu pour les débutants que demander de plus? Oui mais... J'ai essayé de l'utiliser en maths appliquées et j'ai constaté que plusieurs élèves, pourtant à vocation scientifique, avaient beaucoup de mal. Même certains élèves d'OC informatique (peu heureusement) étaient en délicatesse avec la programmation. D'où mes craintes avec des élèves a priori pas intéressés.
Il faut, à mon avis, un langage plus immédiat, plus visuel. J'ai utilisé il y a quelques années un langage développé par Corinne Queme qui s'appelait Robotprog. Cela marchait très bien, avec tous les élèves. Aucun ne restait sur le carreau. Je devais presque les chasser de la salle pendant les pauses. Malheureusement, la version n'a pas évolué depuis quelques années et il y avait quelques bugs mineurs. Il était entièrement visuel, donc pas de souci de syntaxe. D'où son succès, à mon avis. Mais il était limité: on ne pouvait l'utiliser que pour déplacer un robot à l'écran.
Il existe un langage de cet acabit, mais plus polyvalent: c'est Scratch. Certains me diront: "Mais c'est pour les enfants!". Je répondrai que tant mieux. Il FAUT un esprit ludique pour initier à la programmation. De plus, sous son apparence enfantine, on peut quand même faire des choses assez sophistiquées avec Scratch comme en atteste des centaines (oui des centaines) d'exemples sur le web. De plus, on trouve des tutoriels fantastiques sous forme de vidéo. Une mine d'or!
Donc pour moi c'est décidé, ce sera Scratch en DO, et Python en OC pour les élèves qui voudront aller plus loin.

Bonne question (que se posent surtout les collègues des autres disciplines d'ailleurs). A la fin du 20ème siècle, on demandait aux élèves de savoir utiliser un ordinateur: traitement de texte, tableur, faire des recherche sur Internet (qui était encore peu répandu à l'époque), etc. 20 ans plus tard le paradigme a changé: on demandera aux élèves de comprendre comment fonctionne un ordinateur, mais aussi comment on code l'information (nombres, texte, image, son, ...), comment fonctionne un réseau, etc. Il devra aussi acquérir la "pensée algorithmique", puis programmer. Enfin, il devra se rendre compte du rôle de l'informatique dans notre société. La SSIE précise tous ces points et je suis dans l'ensemble d'accord avec ces objectifs.
D'ailleurs, c'est en gros ce que je faisais dans l'option complémentaire. Je vais donc réutiliser une grande partie de mon cours d'OC, mais en laissant tomber les sujets trop "pointus" qui resteront dans la future OC, qui sera un prolongement de ce que verront les élèves en discipline obligatoire. Il manque encore une partie "Informatique et société".
Cependant, il y a une énorme différence entre la DO et l'OC: c'est le public! En OC, les élèves sont intéressés par l'informatique. En DO, ce ne sera probablement pas le cas. Il faudra donc prendre garde à la façon dont on leur présentera les choses et veiller à ne pas les dégoûter. On n'est pas une école d'ingénieur et peu de nos élèves (10% ?) suivront une filière scientifique plus tard. De plus, ils auront un faible bagage en commençant le lycée. Donc quand j'entends qu'en Argovie certains enseignants apprennent à programmer en Java à leurs élèves, je ne m'étonne pas des résultats catastrophiques!
Comment faire alors ? Tim Bell, Ian H. Witten, Mike Fellows ont développé une approche que je trouve très intéressante et dont je vais m'inspirer. Dans leur livre Computer Science Unplugged, ils proposent, comme le titre l'indique, une informatique sans ordinateur. Ce livre est disponible en français (parties 1, 2, 3 et parties 4, 5, 6). Il faudra évidemment l'adapter à l'âge de nos élèves...

J'ouvre aujourd'hui une nouvelle rubrique qui sera consacrée à l'introduction de l'informatique en discipline obligatoire (DO) dans les gymnases (Lycées) suisses. Dans le Jura, cette introduction aura lieu à la rentrée 2020 (sauf imprévu). Il est donc temps de préparer les cours de cette discipline. Je vais donc tenir une sorte de journal de bord où j'écrirai mes réflexions, mes interrogations et mes réalisations.
Actuellement un groupe de travail multidisciplinaire se réunit dans notre lycée pour voir comment remanier la grille horaire. Car il faudra veiller à insérer 3 ou 4 heures d'info tout en respectant les pourcentages exigés par la confédération et sans surcharger les élèves. Il faudra donc forcément enlever des heures ailleurs.... Où et comment ? Répondre à cette question est le mandant difficile de ce groupe, auquel je participe. Je ne vais pas communiquer plus sur les travaux de ce groupe, afin de ne pas polluer le climat de travail. J'exposerai seulement les résultats de notre travail, dans quelques mois.