Un microrobot mis au point à l'Ecole Polytechnique de Lausanne (EPFL), basé sur le principe du mouvement mécanique des insectes sauteurs, peut faire des bonds équivalents à plus de 27 fois sa taille. Un record. Il est présenté cette semaine lors d'une conférence internationale aux Etats-Unis.
Les chercheurs du Laboratoire de systèmes intelligents de l'EPFL ont dévoilé à la Conférence internationale sur la robotique et l'automatisation (ICRA'08) à Pasadena, en Californie, un robot sauteur inspiré de la sauterelle. Celui-ci pèse à peine sept grammes et peut sauter à une hauteur de 1,4 mètre, soit plus de 27 fois sa taille. Ce microrobot bat de loin les autres engins sauteurs puisque proportionnellement à sa grandeur il parvient à faire des bonds dix fois plus importants qu'eux. A terme, il pourrait être équipé de minuscules capteurs pour l'exploration d'un terrain difficile et inaccessible ou d'opérations de recherche et de sauvetage. «Cette forme biomimétique de saut est unique puisque ces engins pourront se promener sur des terrains où aucun autre robot marchant ou roulant ne peut s'aventurer, explique Dario Floreano, professeur à l'EPFL. Il est envisageable de les équiper de cellules solaires pour recharger leur batterie entre les sauts et de les déployer en essaims permettrait d'effectuer une exploration étendue de zones reculées sur Terre ou sur d'autres planètes».
Un mécanisme de stockage élastique
Les petits animaux sauteurs comme les puces, les criquets, les sauterelles ou les grenouilles possèdent des mécanismes de stockage élastiques qui leur permettent de se recharger lentement puis de relâcher rapidement leur énergie pour le saut. Cette particularité leur donne la possibilité d'exécuter des bonds extrêmement puissants et de très grandes accélérations verticales. Le robot sauteur présenté ici utilise le même principe: il stocke de l'énergie dans un ressort en utilisant un petit moteur électrique entraînant une came. Pour optimiser la performance de saut, les pattes peuvent être ajustées en fonction de la puissance d'impulsion, de l'angle de décollage et du profil de force voulu durant la phase d'accélération. La petite batterie embarquée lui permet de faire jusqu'à 320 sauts à intervalles de 3 secondes.
Ce travail a été présenté par Mirko Kovac le 21 mai à Pasadena, pendant la session «Marche dynamique» de l'ICRA, et le sera dans le «zoo des robots» lors du 4e International Symposium on Adaptive Motion of Animal and Machines à Cleveland, Ohio, le 6 juin.
Pour en savoir plus : Voir des illustrations et vidéos sur
le site de l'EPFL .