Ce blog a pour sujet les mathématiques et leur enseignement
au Lycée. Son but est triple.
Premièrement, ce blog est pour moi une manière idéale de
classer les informations que je glâne au cours de mes voyages en Cybérie.
Deuxièmement, ces billets me semblent bien adaptés à la
génération zapping de nos élèves. Ces textes courts
et ces vidéos, privilégiant le côté ludique des maths,
pourront, je l'espère, les intéresser et leur donner l'envie d'en
savoir plus.
Enfin, c'est un bon moyen de communiquer avec des collègues de toute
la francophonie.
Par Didier Müller,
jeudi 19 avril 2012 à 00:30
-Insolite
Du calme! Ce n'est pas le rédacteur de cette actualité qui l'affirme, mais un chercheur en psychologie américain. Il s'agit de David Dunning qui travaille à l'université Cornell. Il a voulu regarder les limites du concept de démocratie. Ce processus démocratique se fonde en effet sur l'hypothèse que la grande majorité des citoyens en âge de voter est capable de reconnaître le meilleur candidat ou les meilleures idées politiques qui sont affichées. Oui, mais voilà: de nombreuses études ont mis le doigt sur les failles de notre psychologie en la matière de prise de décisions. Nous sommes victimes d'un terrible biais cognitif nommé « Effet Dunning-Kruger ».
Cela impliquerait en réalité que les élections fournissent plutôt des présidents médiocres qui ont forcément de médiocres résultats sur le plan politique.
Dunning fait la remarque suivante: si vous manquez de connaissances sur les réformes en matière de taxes, comment distinguer les véritables experts en la matière ? Le résultat est qu'aucune quantité d'informations et faits concernant les candidats ne peut compenser l'incapacité inhérente de votants d'évaluer ces candidats. Du haut de sa chaire, Dunning ose lancer que la plupart des gens n'ont pas le niveau pour évaluer la justesse d'une idée.
On ne sait pas si c'est par misanthropie, mais Dunning a réalisé de nombreuses études qui ont montré que les gens se donnent en général une bien trop grande estime de leurs capacités intellectuelles.
D'après lui, cela concerne un peu toutes les matières, comme la grammaire, jouer aux échecs, et même si une blague est rigolote ou non. Dans un domaine commun donné, tout le monde s'estime haut et fort un peu trop vite meilleur que la moyenne: par exemple, êtes vous un meilleur conducteur que la moyenne? Pourtant, il en faut bien certains qui vont avoir les plus mauvais scores... Où sont-ils passés?
On a par exemple demandé à des étudiants de noter des examens sur la grammaire. On a remarqué que les étudiants qui étaient les plus mauvais en grammaire donnaient les résultats les plus imprécis sur les autres. C'est logique: ils n'étaient pas capables de reconnaître la bonne réponse, même en la voyant. Nous avons en réalité une très grande difficulté à estimer non seulement nos capacités, mais aussi celles des autres. Comment dire si quelqu'un est incompétent (dans un domaine donné), si vous êtes vous même incompétent dans ce domaine?
En bref, nous sommes tous sur certains plans, des aveugles qui devront juger de la vision des autres (en votant). Un sociologue allemand a voulu tester cette théorie sur une simulation par ordinateur de vote démocratique. Aux « agents » en âge de voter, il a appliqué une courbe « en cloche » (ou de Gauss ou de loi normale centrée réduite) pour le leadership. Il a pris également pour hypothèse que les votants étaient incompétents pour déceler les compétences en leadership des candidats par rapport à leur propre leadership.
L'élection simulée fut lancée. Résultat: les candidats qui avaient des compétences juste un peu au-dessus de la moyenne gagnaient toujours. Pour le sociologue, c'est clair: ce ne sont jamais les meilleurs candidats qui sont élus.
Par Didier Müller,
mercredi 18 avril 2012 à 14:56
-Humour/bêtisier
Quand j'ai vu ce "cours", j'ai cru que Julien Lepers nous faisait une blague. Comme il vaut mieux en rire qu'en pleurer, je vous propose un petit jeu : combien y a-t-il d'erreurs (restons poli) dans ce cours ?
Merci à Fabrice Laurent qui m'a signalé cette vidéo.
Par Didier Müller,
mardi 17 avril 2012 à 22:31
-Architecture
Conçu par les architectes de Tokyo Sako Architects, le “Cube Tube” est un bâtiment construit en Chine dans la zone de développement économique de Jinhua.
Inventé par John Conway il y plus de 40 ans le jeu de la vie est une source continue d'amusements, de progrès et d'émerveillements mathématiques. On découvre et on construit soigneusement des configurations qui d'année en année réalisent des prouesses de plus en plus folles... dont celle du calcul, décimale par décimale, des chiffres du nombre pi.
CareerCast.com a classé 200 emplois aux Etats-Unis du meilleur au moins bon sur la base de cinq critères : les exigences physiques, l'environnement de travail, le revenu, le stress et les perspectives d'embauche. Pour compiler cette liste, l'entreprise a principalement utilisé les données du Bureau of Labor Statistics et d'autres organismes gouvernementaux. Voici les 15 meilleurs emplois :
Par Didier Müller,
lundi 9 avril 2012 à 22:50
-Livres/e-books
Qui a peur des mathématiques ?
Anne Siety
Editions Denoël (2 février 2012)
255 pages
Présentation de l'éditeur
Un blocage en mathématiques peut rester le traumatisme d'une vie, en tout cas notre plus mauvais souvenir. La peur des maths s'installe, et nous en interdit l'accès. Anne Siety aide depuis de nombreuses années des élèves à surmonter leurs blocages; dans cet essai stimulant, écrit avec humour, elle ouvre, à la lumière de la psychanalyse, des pistes encore inexplorées. Ce livre s'adresse aux déçus des recettes miracles et des travaux forcés pendant les vacances. L'apprentissage des maths demande une maturation personnelle. Inutile de se contraindre à un travail répétitif et stérile, mieux vaut s'interroger sur ses difficultés. Les blocages expriment nos angoisses, ils traduisent une vie du corps et des émotions qui, loin de nous rendre étrangers aux mathématiques, peuvent au contraire nous en rapprocher. Travailler les maths c'est travailler sur soi. C'est aussi porter un autre regard sur notre société et notre système scolaire. Destiné aux parents, aux enseignants, et à tous ceux qui regrettent de n'y avoir "rien compris", cet essai puise dans l'expérience pédagogique, les
études de cas, la littérature et la vie quotidienne, une approche des mathématiques qui n'a plus rien d'austère.
Biographie de l'auteur
Psychopédagogue, Anne Siety travaille avec des enfants, adolescents et adultes en difficulté avec les mathématiques. Elle a été chargée de cours en sciences de l'éducation à l'université (Paris-X et Paris-VIII) et anime un atelier de jeux logico-mathématiques à l'hôpital Sainte-Anne. Elle est l'auteur de Mathématiques ma chère terreur et des Mathématiques apprivoisées.
Mathovore contient plus de 20 000 documents de mathématiques pour tous les niveaux allant du collège, lycée à post-bac. De nombreuses fiches de cours de maths et des exercices de maths vous permettent de vous préparer à un contrôle ou un devoir surveillé de mathématiques... Retrouvez également sur Mathovore des cours de maths détaillés, des exercices de mathématiques avec leur corrigé, des devoirs surveillés, ainsi que des vidéos de mathématiques et histoire des mathématiques.
On m'a signalé que certains documents proviennent d'autres sites de maths connus comme l'ile des maths, l'APMEP, Maths et Tiques, ...
(je n'ai pas vérifié). Donc avant de payer pour télécharger un pdf, il vaudra mieux vérifier que les documents qui vous intéressent ne sont pas disponibles gratuitement ailleurs...
Matematicas Visuales est un site en espagnol, mais cela n'est pas gênant puisqu'on y trouve surtout des animations. C'est ce qui fait l'originalité du site.
On ne vous apprend rien : à la fin du film le bateau coule. Jusque là, pas de problème. Le souci du point de vue scientifique est que l'acteur masculin principal, désespéré et à la fois heureux d'avoir sauvé sa belle, contemple un instant le firmament. La boulette !
Le réalisateur, qui tient une réputation de perfectionniste, a omis de voir à quoi pouvait ressembler ce ciel étoilé exactement. Ce que Di Caprio voit le 15 avril 1912 vers 4:20 depuis la position du naufrage n'est pas crédible du tout. Un astronome américain célèbre par ses talents de vulgarisation, Neil deGrasse Tyson, s'est permis de signaler que ce ciel n'était pas correct. Ça lui avait probablement gâché le film tout entier. Si vous allez voir la nouvelle version 3D, sachez que cela a donc été corrigé.
Par Didier Müller,
mercredi 28 mars 2012 à 21:05
-Humour/bêtisier
Les journalistes ne maîtrisent pas mieux les pourcentages que nos élèves. Lu dans Marianne 2, dans l'article intitulé "Les trois erreurs du Sarkozy président" :
[...] Sarkozy a voulu désacraliser le rapport hypocrite et honteux que les Français entretiennent avec l’argent, en affichant son amitié avec les grands industriels, en fêtant sa victoire au Fouquet’s, et en augmentant d’emblée et officiellement son salaire de Président de 170%.
Ses prédécesseurs entretenaient tous des rapports tout aussi étroits avec des grands industriels et prenaient des repas dans des restaurants bien plus chers ; certains de ses concurrents à l’élection de 2012 ont annoncé qu’ils diminueraient le salaire présidentiel de...30%, c’est-à-dire qu’ils conservaient 140% de son augmentation obtenue grâce à Sarkozy.
[...]
Merci à la personne qui m'a signalé cet article et dont j'ai bêtement perdu le message...
Par Didier Müller,
mardi 20 mars 2012 à 22:17
-En classe
Le pire ennemi de votre lecture est devenu son support. On pourrait penser qu'il s'agit d'un jugement rétrograde ou « réac », mais il s'avère, avec la pratique, qu'il y a un fond solide. En réalité, la tablette est séduisante, trop séduisante. On veut dire par là qu'elle offre des choix et donc des tentations trop fortes. Et cela n'est pas bon pour la concentration que requiert une lecture qui doit devenir absorbante pour délivrer son message. Un livre, un vrai (on mettra de côté le « roman de gare » et autres romans photos) ne tolère pas le zapping.
De nombreux analystes se rendent compte que les gens sont trop tentées par les « clins d'oeil » des applications, de Youtube, de la boîte mail ou de Facebook. En réalité, du point de vue d'une maison d'édition, le seul avantage d'une tablette est qu'elle amènera de nouveaux clients : ceux qui n'avaient pas l'habitude de lire en premier lieu !
Même un lecteur assidu peut se faire avoir. On lit une citation d'une chose qu'on ne connaissait pas et on finit, de fil en aiguille, par surfer au lieu de continuer la lecture. Le premier Kindle d'Amazon n'offrait justement aucune autre « appli » que la lecture du livre pour cette bonne et simple raison. Ce n'est plus le cas des dernières versions, marketing et concurrence obligent. Allez maintenant expliquer cela à la nouvelle génération !
Seul espoir : que la différence de prix entre les "ebook" purs et les tablettes reste importante. L'histoire montre malheureusement que les premiers devraient être "absorbés" par ces derniers. Comme le précise une ardente liseuse dans l'article du NY Times, ce n'est pas qu'on va moins lire de livres, c'est que l'on va moins en finir.