Après de brillantes études, vous avez été recruté au ministère des Affaires étrangères. Un jour le ministre vous convoque pour vous annoncer la bonne nouvelle : ça y est, il a enfin réussi à convaincre ses homologues de 100 pays à envoyer des ambassadeurs à Paris dans une semaine pour un congrès sur la paix et les échanges culturels. Maintenant c’est à vous d’organiser tout ça. Ce colloque lui tient vraiment à cœur. Il faut que ça soit une réussite, il en va de l’honneur du pays !
Après d’âpres négociations, 30 thèmes ont été retenus. Cet évènement se déroulera sur une seule journée et sera organisé sous forme de réunions d’une heure chacune, dont les noms de code sont R1… R30. Les participants à chaque réunion sont fixés, vous avez la liste. Le ministère a loué un espace avec 30 salles suffisamment grandes pour accueillir tous les participants.
Le ministre s’exclame : « Grâce aux 30 salles de réunions, tout cela va pouvoir se boucler en une seule heure. Ça donnera ensuite aux délégations l’occasion de se rencontrer de manière informelle pour discuter. Excellent, tout ça ! » Visiblement le « patron » n’a pas tout en tête. Vous lui glissez : « M. le ministre, cela ne va pas pouvoir se faire exactement comme vous dites. Par exemple, il est prévu que le diplomate canadien assiste à trois réunions. Il n’est donc pas possible de mettre les 30 réunions toutes en même temps sinon il ne pourra assister qu’à une seule. » Après un instant de réflexion, le ministre vous dit : « En effet… Je vous confie la mission d’établir le planning. » Avant que vous n’ayez pu émettre un son, il a déjà tourné les talons, préoccupé par les déclarations qu’il devra faire devant la presse. L’organisation n’est pas son problème ; c’est le vôtre.
Lire l'article de Christian Laforest sur The Conversation