Une équipe de recherche de Bâle a modélisé mathématiquement l’épidémie d’Ebola en Sierra Leone. Le temps d’incubation serait de 5 jours et la durée de la contagion s’étalerait entre 1,2 et 7 jours.
Alors que l’Europe, mais aussi les Etats-Unis et le Canada ont renforcé leurs mesures de prévention face à la diffusion de l’épidémie Ebola, une équipe de chercheurs de Bâle, en Suisse, a tenté de modéliser mathématiquement la progression et la diffusion du virus Ebola . Travaillant sur la base des données génétiques de 72 patients tombés malades d’Ebola en mai et juin en Sierra Leone, l’équipe de Tanja Stadler, du Département des biosystèmes l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a ainsi déterminé une sorte d’arbre généalogique de l’épidémie.
« Un gros avantage de notre méthode est qu’elle prend en compte les cas non enregistrés et donc la vraie mesure de l’épidémie », explique Tanja Stadler, dans un communiqué. Les chercheurs ont estimé la zone grise des cas non recensés à environ 30%.

Manque de données

Principale conclusion de cette enquête, le temps d’incubation jusqu’à l’apparition des premiers symptômes serait de 5 jours et la durée de la contagion s’étalerait entre 1,2 et 7 jours. Mais les chercheurs estiment de manquer de données pour prédire plus précisément l’évolution de l’épidémie.
Il faudrait des données ADN récentes, mais elles ne sont pas disponibles. Le génome du virus change en effet très vite, d’un jour à l’autre et d’un patient à l’autre. « Si nous recevions de nouvelles séquences, nous pourrions avoir des chiffres précis dès le lendemain », estime Tanja Stadler, interrogée par l’agence suisse ATS.
Pour l’heure, les mesures de prévention se renforcent de par le monde. Washington et Ottawa ont ainsi annoncé le renforcement du contrôle des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola. L’Europe de son côté, a décidé mercredi de renforcer l’information aux voyageurs et au personnel médical afin de détecter le plus vite possible toute entrée accidentelle de malades. Et d’éviter que ne se reproduise ce qui s’est passé en Espagne, pays où est apparu la première contamination sur le sol européen.

Source : Les echos.fr