Le Figaro note dans son cahier santé que « des scientifiques ont montré que la crise épileptique existait à l’état latent chez chacun de nous et ont modélisé la manière dont elle se déclenche ».
Le journal relate ainsi les travaux des chercheurs Viktor Jirsa et Christophe Bernard (Institut des neurosciences des systèmes, Inserm, université d’Aix-Marseille), qui ont « mis au point une modélisation mathématique de l’épilepsie », selon un article paru dans Brain.
Le Figaro explique que « les crises d’épilepsie obéiraient à des règles mathématiques très simples, malgré la grande variété de leurs formes et des mécanismes biochimiques qui les sous-tendent. […] Le modèle a été construit en étudiant des crises induites in vitro dans des hippocampes de souris. Quatre façons d’entrer en crise et quatre façons d’en sortir ont été identifiées sur les électroencéphalogrammes ».
« La validité du modèle a été confirmée in vivo, chez des animaux aussi divers que la mouche, le poisson zèbre ou la souris, puis chez l’homme. […] L’analyse des EEG chez l’homme a même montré que 83% des crises focales (celles qui ne concernent, du moins à leur début, qu’une région précise du cerveau) démarrent et finissent de la même façon, en dépit de manifestations cliniques variées », poursuit le quotidien.
Christophe Bernard observe que « 5 équations gouvernent l’entrée et la sortie de crise. […] La crise d’épilepsie est peut-être la forme d’activité la plus primitive que le cerveau peut générer ».
Le Figaro souligne que « les chercheurs espèrent que leur modèle permettra, à terme, de tester de nouveaux médicaments ou aidera les cliniciens à mieux personnaliser les traitements. Les antiépileptiques visent en effet à rétablir l’équilibre rompu entre les substances chargées d’exciter ou d’inhiber les neurones, et le modèle des chercheurs marseillais décrit ce moment où l’activité électrique change brutalement ».
Fernando Lopes da Silva, professeur émérite au Centre des neurosciences de l’université d’Amsterdam, remarque pour sa part que « ce modèle donne de bonnes bases théoriques pour comprendre ce qui se passe dans l’épilepsie. Mais il ne donne pas encore de solutions immédiates aux cliniciens. Il s’agit plutôt de donner aux chercheurs des indices pour orienter leur pensée ».

Source : Le Figaro, via SFMP