Le département fédéral de justice et police de Suisse (DFJP) a confirmé en fin de semaine dernière qu'un logiciel espion semblable à celui qui a fait scandale en Allemagne a été utilisé chez les Helvètes.
Des pirates allemands avaient révélé l'utilisation, par la police du pays, du logiciel R2D2 il y a une dizaine de jours. Ce programme invisible permet de surveiller les conversations via Skype, consulter les courriels envoyés et reçus, prendre des captures d'écran, enregistrer chaque touche du clavier sur laquelle l'utilisateur a tapé, ou encore activer à distance un microphone ou une webcam pour voir et entendre ce qui se dit dans la pièce. A Berlin, les témoignages accablants se sont multipliés jusqu'à ce que le Bundestag confirme ce que tout le monde savait. On s'attend à une réaction similaire en Suisse.
Toutefois, selon Guildo Balmer, le porte-parole du DFJP, ce logiciel n'aurait été utilisé que dans quelques cas pour élucider des crimes graves. Le porte-parole a évoqué des enquêtes en cours pour la justification de l'utilisation d'un tel logiciel. L'existence de bases légales suffisantes pour autoriser l'utilisation de tels logiciels est toutefois contestée.
La commission des affaires juridiques du Conseil national a été informée la semaine dernière de l'utilisation en Suisse de logiciels d'espionnage. Toutefois, la livraison de tels logiciels à la Suisse par l'entreprise allemande Digitask, (déjà à l'origine du scandale en Allemagne) était apparemment connue.
La société affirme d'ailleurs avoir vendu des dispositif de surveillance similaire à d'autres pays comme l'Autriche et les Pays-Bas.

Source : Branchez-vous